Les jeux de hasard et d’argent sont un passe-temps de plus en plus accessible pour les seniors. La plupart des grandes villes disposent d’un casino, le tiercé et le poker peuvent se jouer n’importe où, et Internet offre des possibilités infinies. Les seniors, retraités et libres de leur temps, sont des cibles privilégiées du marché des jeux de hasard et d’argent. Mais les risques d’addiction ne sont pas négligeables. Comment savoir si votre proche âgé a glissé du simple loisir au jeu excessif ? Et que pouvez-vous faire pour l’aider avant qu’il ruine sa santé et ses finances ? Tour d’horizon.

Les seniors jouent-ils davantage aux jeux de hasard et d’argent ?

Si vous avez déjà mis les pieds dans un casino, vous avez peut-être remarqué un nombre important de seniors devant les machines à sous ou autour des tables.

Les jeux de hasard et d’argent attirent de nombreux seniors libres de leur temps. Près du tiers des personnes âgées de 65 à 75 ans affirment avoir joué au moins une fois dans l’année à un jeu d’argent. Parmi ces seniors joueurs, le tiers a une pratique hebdomadaire (Baromètre santé 2010 de l’INPES).

Les seniors de 60 ans et plus sont aussi concernés par la pratique des jeux de hasard et d’argent que les autres catégories d’âge, d’après des chiffres un peu plus anciens de la Française des jeux.

C’est surtout le type de jeu qui diffère : la pratique des jeux de tirage est stable avec l’âge, alors que les jeux de grattage attirent de moins en moins les seniors. En outre, les jeux en ligne n’ont pas encore tout à fait conquis les seniors (de 65 à 75 ans) qui représentent seulement 6 % des internautes joueurs, qu’on trouve davantage parmi les adultes de 25 à 49 ans.

Pourquoi les seniors sont-ils plus à risque d’addiction aux jeux ?

Même si les seniors représentent la catégorie d’âge qui joue finalement le moins aux jeux de hasard et d’argent, le risque d’addiction et de jeu excessif ne les épargne pas.

On ne connaît pas en France la fréquence du jeu pathologique chez les seniors, mais en extrapolant à partir des données américaines et québécoises, on constate que les risques ne sont pas négligeables pour les aînés.

Les facteurs de risque de jeu excessif chez les seniors sont nombreux (d’après une étude du Florida Counsel on Compulsive Gambling) :

  • des revenus souvent disponibles chez certains seniors,
  • le besoin pour d’autres seniors de trouver une méthode pour accroître leurs ressources insuffisantes,
  • l’ennui et le temps libre,
  • l’isolement social et la douleur après la perte du conjoint (qui, en outre, ne joue plus le rôle de « régulateur »),
  • les incitations des casinos, avec notamment des transports gratuits et une accessibilité accrue des locaux,
  • un besoin d’être identifié à un groupe grâce à une activité ludique et captivante.

Comment reconnaître les signes de jeu excessif chez les seniors ?

Il n’est pas toujours aisé pour les proches de reconnaître une addiction aux jeux de hasard et d’argent chez un proche âgé. Souvent, les enfants adultes ne savent pas comment leurs parents seniors passent leur temps et dépensent leur argent. Les familles réalisent donc l’existence d’un problème de jeu excessif chez des seniors de leur entourage uniquement lorsque ces derniers commencent à avoir des difficultés à payer leurs factures et sollicitent leur aide.

Les signes d’addiction aux jeux de hasard et d’argent peuvent être subtils, mais certains comportements peuvent être des signaux d’alerte. Si une personne âgée parle constamment de gains et ne mentionne jamais ses pertes, il est bien possible qu’elle soit à risque. Il faut également s’inquiéter lorsque les jeux de hasard et d’argent remplacent les activités habituelles et appréciées des seniors.

Les signes suivants sont aussi à surveiller. Les seniors en proie au jeu excessif souffriront en général de cinq ou plus des caractéristiques suivantes (deux ou trois signes réunis peuvent aussi être un signal d’alarme) :

  • être préoccupé par les jeux de hasard et d’argent (parler souvent d’expériences de jeu passées, préparer ses prochains jeux ou penser à des moyens de trouver de l’argent pour jouer) ;
  • devoir augmenter la mise pour maintenir l’excitation du jeu ;
  • ne pas réussir, à maintes reprises, à cesser de jouer ;
  • devenir irritable lorsqu’on tente de cesser de jouer ;
  • utiliser les jeux de hasard et d’argent pour fuir des sentiments d’anxiété ou de dépression ;
  • jouer pour couvrir des pertes précédentes ;
  • mentir pour cacher ses activités de JHA ;
  • recourir à des actes illégaux pour financer le jeu ;
  • mettre en péril ou perdre des liens amicaux à cause du jeu ;
  • emprunter de l’argent pour couvrir ses pertes au jeu.

Comment aider les seniors addictifs au jeu ?

Si un de vos proches âgés présente des signes de dépendance[2] aux jeux de hasard et d’argent, n’hésitez pas à aborder la question avec lui. De nombreux seniors parviennent à cesser le jeu excessif sans aide professionnelle, lorsqu’ils ont conscience de la situation et bénéficient du soutien de leur famille.

D’autres seniors auront besoin d’aide pour mettre un terme au jeu excessif. L’aide d’un psychologue ou d’un autre professionnel peut être nécessaire pour lutter contre l’addiction aux jeux de hasard et d’argent. Un psychothérapeute peut non seulement aider la personne à cesser de jouer, mais aussi traiter une éventuelle anxiété ou dépression[1] sous-jacente. Des thérapies de groupe (SOS Joueurs…) peuvent également être efficaces.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

1 Commentaire

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  1. Marie

    psychothérapeute peut non seulement aider la personne à cesser de jouer, mais aussi traiter une éventuelle anxiété

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