Parler de la maladie d’Alzheimer[1] est une chose délicate. Comment retracer le désarroi de l’entourage, l’impuissance du corps médical et, surtout, le sentiment d’éloignement progressif de soi-même que subissent les malades ? C’est le talent d’un grand écrivain, Elie Wiesel, Prix Nobel 1986, que de décrire si bien en quelques lignes l’essentiel d’un univers d’émotions mêlées. Elie Wiesel dédicace l’initiative Alzheimer[1] Ethique et Société 2007 «
Un homme oublie la clé de sa maison, cela arrive à tout le monde. Une femme oublie un rendez-vous, cela aussi arrive à tout le monde. Un vieillard oublie le visage de son enfant ; cela ne dure qu’un instant. Et pourtant. Ils ne se connaissent pas, mais il se peut qu’ils aient en commun un cancer terrifiant : celui de l’identité. Cela peut frapper n’importe qui. Cela arrive quand le malade ressemble à un livre : on lui arrache page après page, jusqu’au jour où il n’y en a plus. Ce qui reste c’est la couverture. Ce mal est plus qu’une maladie ; c’est une malédiction. Plus que quiconque, ses victimes, sans qu’elles le sachent peut-être, ont besoin d’amitié, d’amour, et au moins un peu de chaleur humaine. » Elie Wiesel Prix Nobel Dédicace de dédicace l’initiative Alzheimer
[1] Ethique et Société 2007 lancé par l’Espace éthique/AP-HP et le département de recherche en éthique de l’Université Paris-Sud 11.
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