Rire contre la démence

C’est en rencontrant des personnes âgées atteintes de démence sénile à des stades avancés que Natalia Tauzia a utilisé le rire comme un médiateur au sein d’un groupe thérapeutique. Dans son essai d’une thérapie par le rire dans un groupe de déments séniles de type Alzheimer^[2][1], elle expose ses découvertes. Morceaux choisis. Tel que nous l’avions évoqué dans notre article sur la thérapie par le rire, le rire est devenu un outil de communication, un révélateur d’angoisses de mort, une voie de décharge pulsionnelle pour finalement, dans l’espace contenant du groupe, estomper les symptômes démentiels. C’est cette nouvelle possibilité thérapeutique que Natalia Tauzia restitue, posant les jalons d’un outil à la portée de tous ceux qui sont en contact avec des personnes démentes, trop souvent considérées comme mortes avant de l’être… Le rire qui assouplit « les mécanismes de démence » donne une autre image de ces personnes démentes : au-delà de la maladie, le rire est le lieu de rencontre entre la vie et la mort. Il redonne au sujet dément sa place d’être humain, sa dignité, tout en redonnant au soignant un espoir, des méthodes et des objectifs. On peut alors, le temps d’un rire, aider la personne démente à retrouver l’essence même de la vie, pour se placer à une juste distance de la mort, ni trop loin dans le déni, ni trop près dans l’angoisse paralysante. Mais là où le deuil peut commencer à se faire… Biographie de l’auteur Natalia TAUZIA, psychologue clinicienne, travaille au Centre Hospitalier Spécialisé Camille Claudel, à Angoulême. Elle exerce surtout en centre de consultation médico-psychologique (CMP), auprès des adultes comme des enfants. Elle a également une activité d’échange et d’information autour de sa technique de soin par le rire, auprès des équipes soignantes en gériatrie^[3].