Signe des temps, la télévision aborde de plus en plus souvent les problèmes des personnes âgées et de la dépendance[1]. Ainsi, le magazine d’information ‘Complément d’Enquête’ de la chaîne de télévision France 2 diffusait lundi 5 mars 2007, dans le cadre d’une émission dédiée aux ‘Défis d’une France qui vieillit’, un reportage consacré aux difficultés rencontrées par les familles des malades d’Alzheimer[3][2]. Alzheimer[3][2] : un ‘tsunami qui va nous submerger’ Interrogé par les auteurs de l’enquête, Yann Fronty et Thierry Breton, Le Professeur Jacques Touchon doyen de l’Université de Médecine de Montpellier, professeur de neurologie et directeur du département de neurologie des CHU et CHR de Montpellier, se dit inquiet par l’état d’impréparation du pays. « le pire est à venir », prévient-il, un tantinet alarmiste. « Nous sommes très en retard par rapport à d’autres pays européens, comme par exemple les pays scandinaves. Nous allons être submergés par un tsunami de pathologies liées au vieillissement, en particulier de maladies neurologiques de type Alzheimer
[3][2]. »
Un problème majeur de santé publique Là où les reporters de France 2 pointent du doigt les vrais problèmes, c’est lorsqu’ils soulignent dans leur enquête le manque de structures proposées en France pour prendre en charge les malades d’Alzheimer
[3][2]. La maladie d’Alzheimer
[3][2], déclarée priorité nationale en 2007, est devenue un enjeu de santé publique majeur, avec 850 000 personnes atteintes et 225 000 nouveaux cas déclarés par an. Seulement, comme le souligne une personne interrogée par les auteurs du reportage, « Il y a 300 centres Mémoire en France, mais ce n’est pas assez. Il y a trop peu de lits, trop peu d’aides et… Toujours pas de vaccin ».
Le financement de la dépendance[1] Alors que 20% des plus de 80 ans sont concernés par la maladie, le reportage laisse entendre que les pouvoirs publics ne se sont pas encore suffisamment occupés de ce problème. La prise en charge des coûts de l’accompagnement du malade, reste trop lourdement à la charge de l’entourage familial. « A la différence du Sida, dont la population cible des malades avait la force de se faire entendre », déclare une personne interviewée dans le reportage, « les malades d’Alzheimer
[3][2] sont des personnes âgées, leurs conjoints également, et leurs enfants sont submergés par la douleur : ils se défendent mal ». Il pourrait y avoir bientôt plus d’un million de personnes malades en France, et le sujet du financement de la dépendance
[1] n’occupe qu’une place marginale dans le débat politique.
Le désarroi de l’entourage Le reportage montre l’énorme
[4] investissement nécessaire pour les proches des malades d’Alzheimer
[3][2]. Le désarroi également des enfants, face à des malades qui parfois ne les reconnaissent même plus. « C’est une maladie terrible, pour la famille et pour le malade », témoigne Hélène, dont la maman est malade d’Alzheimer
[3][2] et qui –malgré l’épuisement- continue d’accueillir sa mère à la maison. « Je vais essayer de tenir tant que je pourrais », avoue-t-elle devant la caméra, « mais c’est très dur ». Combien de temps l’entourage des malades, ceux que l’on appelle les aidants familiaux, supporteront-ils leur fardeau sans une aide accrue des pouvoirs publics ? Selon le Professeur Touchon, il y a là une véritable urgence qui devrait être une priorité des prochains gouvernements, sans quoi, met-il en garde, « le pire est à venir ».
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