Outre les pertes de mémoire et l’agitation, la maladie d’Alzheimer[2][1] peut entraîner une incontinence[3], aussi bien urinaire que fécale. Si l’incontinence[3] est relativement fréquente chez les personnes âgées, elle l’est d’autant plus chez les patients atteints de démence. Pour les aidants familiaux, il s’agit d’une difficulté de plus à gérer au quotidien. Cap Retraite[4] a réuni pour vous quelques conseils pour surmonter plus facilement le problème de l’incontinence[3] chez un proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2][1].

L’incontinence est-elle un symptôme fréquent de la maladie d’Alzheimer ?

L’incontinence[3] n’est pas à proprement parler un symptôme de la maladie d’Alzheimer. Elle est pourtant fréquente chez les personnes âgées atteintes de démence. La prévalence de l’incontinence[3] urinaire est en effet trois fois plus élevée et l’incontinence[3] fécale quatre fois plus chez les sujets présentant une démence que chez les autres, d’après une étude récente publiée dans la revue de la PLOS (bibliothèque américaine publique des sciences).

L’incontinence chez les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer[2][1] s’explique par plusieurs facteurs liés aux conséquences de cette pathologie qui touche le cerveau et les capacités cognitives du patient :

  • difficultés à identifier leurs besoins physiques, en raison d’un dysfonctionnement neuronal,
  • oubli de l’emplacement des toilettes ou difficultés à les distinguer des autres pièces,
  • désorientation, surtout lorsque la personne se trouve dans un lieu qui ne lui est pas familier,
  • perte d’autonomie physique rendant l’accès aux toilettes plus lent,
  • utilisation de certains médicaments qui affaiblissent les sphincters ou à effet diurétique,
  • difficulté à exprimer verbalement son besoin de se soulager à un aidant familial ou professionnel.

L’incontinence peut-elle être due à une autre cause ?

L’incontinence[3] n’est pas toujours liée à la maladie d’Alzheimer. Le patient peut tomber malade comme n’importe qui d’autre. L’incontinence[3] urinaire peut simplement être le symptôme d’un problème de santé sous-jacent, qui nécessitera une consultation chez le médecin traitant, suivie d’un traitement approprié.

Les symptômes suivants peuvent indiquer un tel problème de santé :

  • présence de sang dans l’urine ou les selles,
  • douleurs à la prostate chez les hommes,
  • urine nauséabonde (il peut s’agir d’une infection des voies urinaires, une déshydratation, un diabète ou un autre problème rénal),
  • une perte de poids,
  • une forte constipation,
  • douleurs lors de la miction, mal au dos et autres (par exemple, un mal de tête peut être un signe d’insuffisance rénale).

Il est important de traiter ces éventuelles causes d’incontinence[3] pour assurer le bien-être de votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2][1]. Vous éviterez également le stress inutile lié à la prise en charge d’une situation compliquant le quotidien du malade et le vôtre.

Comment gérer l’incontinence chez mon proche Alzheimer ?

Lorsque vous avez exclu les éventuelles causes médicales de l’incontinence[3], vous pouvez suivre quelques conseils qui vous aideront, votre proche et vous, à surmonter l’incontinence[3].

  1. Une meilleure communication: si votre proche a du malade à exprimer son besoin d’aller aux toilettes ou a honte, sa confusion et l’impossibilité de demander de l’aide ne lui permettront pas de faire face à l’incontinence[3]. Adoptez des stratégies de communication efficace pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui vous permettront de mieux comprendre les besoins de votre proche et de le mettre à l’aise pour faire appel à vous lorsqu’une envie pressante se fait sentir.
  2. Un accès facilité aux toilettes : l’aménagement du logement est aussi un point important à prendre en compte pour réduire les conséquences désagréables, voire dangereuses de l’incontinence[3] chez la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[2][1] (risque de chute, en cas de précipitation pour atteindre les toilettes dans un environnement insuffisamment sécurisé). Dégagez l’accès aux toilettes des petits meubles et tapis susceptibles de gêner votre proche. Installez des barres d’appui dans les toilettes pour prévenir les chutes et procurer un sentiment de sécurité à votre proche.
  3. Une meilleure reconnaissance des toilettes : si le malade d’Alzheimer[2][1] a tendance à se perdre dans des lieux familiers ou à oublier l’emplacement exact des toilettes, vous pouvez peindre la porte des w.c. d’une couleur bien distincte ou y accrocher un dessin humoristique expressif. Une cuvette des toilettes colorée peut aussi attirer plus facilement l’œil de votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2][1]. Éviter les miroirs à proximité des toilettes, ils risquent de prêter à confusion.
  4. Des vêtements confortables: le port de vêtements difficiles à retirer peut entraver les mouvements de votre proche incontinent et l’empêcher de se soulager à temps. Prévoyez des vêtements confortables et faciles à enlever.
  5. Un programme d’exercices physiques: les difficultés à se déplacer empirent les conséquences de l’incontinence[3]. Chez la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[2][1], pour laquelle ce problème est encore plus prononcé, l’activité physique est encore plus cruciale. Elle permettra de garder la mobilité nécessaire pour atteindre les toilettes sans encombre.
  6. Une alimentation adaptée: comme dans toutes les questions de santé, l’alimentation équilibrée et adaptée a un rôle important à jouer dans le traitement de l’incontinence[3]. Les liquides sont bien sûr le point le plus important à vérifier dans l’alimentation de votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2][1] et d’incontinence[3]. Évitez les boissons qui irritent la vessie (coca cola, café, alcool…) Votre proche doit boire dans la journée, mais réduire sa consommation de liquide dans la soirée, pour éviter l’incontinence[3] nocturne.
  7. Des visites régulières aux toilettes : la routine est souvent la meilleure solution pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[2][1]. C’est vrai pour les repas et l’heure du coucher, afin de lutter contre les troubles du sommeil. Ça l’est aussi pour gérer l’incontinence[3]. Encouragez votre proche à se rendre aux toilettes à heures fixes (au lever, après un repas, toutes les 2 à 4 heures dans la journée, avant le coucher).
  8. La patience, mère de toutes les vertus… Guidez votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2][1] aux toilettes lorsqu’il en fait la demande et apaisez-le, en évitant de le presser ou de le stresser. Parlez-lui avec respect et calmement, pour éviter la confusion. Lorsque vous adoptez une routine de visites régulières aux toilettes, ne vous attendez pas néanmoins à ce que votre proche réussisse chaque fois à se soulager. Les sphincters ne sont pas si faciles à contrôler… La patience, même s’il faut reconnaître qu’elle n’est pas toujours facile à conserver face aux différentes difficultés rencontrées dans la prise en charge d’un malade d’Alzheimer[2][1], est souvent votre meilleure alliée.

Si vous ne parvenez pas à faire face à l’incontinence[3] de votre proche, souvenez-vous qu’il n’y a aucune honte à avoir recours à des protections adaptées. Elles sont souvent prises en charge par la Sécurité sociale.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (14)

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  1. Danielle Pichon

    Mon mari atteint par la maladie d’alzheimer grade 5 est en espad depuis un an .je constate qu’il n’est pas toujours propre et qu’il sent mauvais. Les couches ne sont changées que le matin et le soir. Je trouve que ce n’est pas suffisant. Lorsqu’il est rentré en espad on m’a demandé sept slips le lendemain de son entrée il avait une couche alors qu’â la maison il allait aux toilettes tout seul et portait des slips. Trouvez vous cela normal? Je trouve qu’on leur enléve toute dignitè des qu’ils rentrent en ehpad.

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