Un an après sa présentation, le nouveau Plan Alzheimer[2][1] n’est pas à la hauteur des espoirs des représentants des malades et de leurs familles. Le retard de sa mise en œuvre et un financement limité inquiètent le président de France Alzheimer et des autres associations accompagnant les personnes souffrant de maladies neurodégénératives.
Présenté le 18 novembre 2014, le quatrième Plan Alzheimer élargi à la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques, intitulé «Plan maladies neurodégénératives 2014-2019», déçoit les associations concernées par sa mise en œuvre. France Alzheimer, France Parkinson, le Collectif Parkinson, la Ligue française contre la Sclérose en Plaques, l’Unisep et la Fondation Médéric Alzheimer font part de leurs inquiétudes dans une lettre adressée au président de la République François Hollande.
Première constatation : les premières mesures du Plan Alzheimer, supposé être quinquennal, ne seront finalement mises en œuvre qu’à partir de 2016, déplore le courrier envoyé le 10 novembre. Un état de fait souligné par le président de France Alzheimer lors d’une visite à Roanne (Loire), la semaine dernière. Joël Jaouen a alors rappelé les points forts du Plan Alzheimer 2008-2012 : la création des Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA), la multiplication des accueils de jour spécialisés et l’ouverture des Pôles d’activités et de soins adaptés (Pasa). Ces nouvelles structures ont, selon lui, amélioré le quotidien des malades et de leurs aidants. Mais, depuis la fin du troisième Plan Alzheimer en 2012, aucune mesure concrète du nouveau Plan Alzheimer n’a encore été appliquée.
Un Plan Alzheimer trop ambitieux ?
Élargi à d’autres maladies neurodégénératives, le quatrième Plan Alzheimer comprend 96 mesures, axées « autour d’une problématique commune, celle de la protection neuronale », annoncent ambitieusement les rédacteurs du Plan Alzheimer. Mais pour M. Jaouen et ses collègues, le retard de calendrier entraîne dans son sillage un décalage entre ces objectifs et la réalité sur le terrain. D’autant plus que l’enveloppe consacrée au nouveau Plan Alzheimer est limitée à 470 millions d’euros, contre 650 millions d’euros effectivement utilisés pour la mise en œuvre du précédent Plan Alzheimer. Ce budget doit par ailleurs couvrir les besoins d’un plus grand nombre de malades, dont l’accompagnement diffère dans la pratique, explique le président de France Alzheimer.
Les associations recommandent donc d’établir un ordre de priorité entre les différents objectifs du Plan Alzheimer. Il s’agira pour les autorités, en collaboration avec les associations, d’identifier l’impact de chaque mesure aussi bien sur l’état de santé des malades et de leurs aidants, que sur leur qualité de vie. Autres facteurs à prendre en compte : le nombre de bénéficiaires, le coût des mesures et la rapidité de leur mise en œuvre. Cette définition de priorités d’action permettra ainsi d’éviter une dispersion du budget alloué entre les 96 mesures et une réalisation insuffisante de chaque objectif du Plan Alzheimer.
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