La 6ème Journée Mondiale contre la maltraitance des personnes âgées[1] s’est tenue le vendredi 15 Juin, avec comme objectif la sensibilisation du grand public à un thème sensible concernant de plus en plus de familles en raisons de l’évolution démographique.
Contrairement aux idées reçues, la maltraitance ne se traduit pas toujours par des atteintes physiques, et peut être bien plus insidieuse, prenant des formes diverses. Négligences, privation de soins, délaissement affectif, négation des droits civiques, sont tout autant de manières passives ou actives de maltraiter une personne âgée. Seule une prévention efficace et la mise en place de mesures de répression pourront diminuer l’incidence de ce fléau.
Impliquer l’ensemble des acteurs du réseau gérontologique
A l’occasion de cette 6ème édition de la Journée mondiale contre la maltraitance envers les personnes âgées, l’association Alma (Allo Maltraitance) Paris a organisé une après-midi de rencontres avec ses partenaires le 12 juin ainsi qu’un colloque le 14 Juin sur le thème ‘’Vulnérabilité et Citoyenneté’’.
Ces rendez-vous avait pour but d’initier une prise de conscience collective, nécessaire à une prévention à grande échelle de ce fléau, qui sévit gravement dans le monde occidental. L’OMS estime ainsi que 5 % des personnes âgées de plus de 65 ans (soit 600 000 personnes) et 15 % des plus de 75 ans (soit 680 000 personnes) dont 75 % de femmes, sont victimes de maltraitance en Europe. Ce phénomène se traduit de diverses manières: les formes de maltraitance les plus répandues sont la maltraitance psychologique (25 %), financière (18 %) auxquelles s’ajoutent les maltraitances physiques (20 %) et enfin les maltraitances médicamenteuses.
Afin de prévenir ce phénomène, tous les acteurs institutionnels et associatifs tels que l’Agence régionale de Santé, les professionnels du secteur médico-social, les gestionnaires d’établissements, les réseaux d’écoute doivent être informés.
Les questions importantes soulevées lors de ces rencontres étaient les facteurs aggravant de la maltraitance (notamment l’isolement social) et les différentes manières de les combattre, comme la mise en place de solidarités de proximité. Par ailleurs, le colloque s’est refermé sur la cybercriminalité, une nouvelle forme d’atteinte aux personnes âgées. Ces dernières, davantage connectées à Internet que par le passé, n’en connaissent pas toujours les dangers.
La maltraitance à domicile bien plus fréquente qu’en institution
Sur 13500 plaintes recensées entre 2003 et 2011 par l’ALMA Paris, 85% des dossiers traités concernent des personnes âgées hébergées à domicile, prenant notamment la forme de maltraitance psychologique et financière.
Dans la moitié des cas, les victimes ayant subi une maltraitance à domicile désignent leur agresseur comme appartenant à l‘entourage proche. Le phénomène, bien plus rare en établissement, résulte le plus souvent d’un manque de moyens et de personnel, d’ou l’importance du choix d’une structure offrant un ratio de personnel-résident élevé.
En cas de maltraitance subie ou constatée chez une personne âgée de l’entourage, il est conseillé de prendre contact avec l’ALMA au numéro d’appel national 3977. Œuvrant dans cinquante-quatre permanences à travers la France, les ‘’écoutants’’ sauront orienter les victimes et témoins de maltraitance.
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[1] Maltraitance des personnes âgées
La maltraitance des personnes âgées désigne des actions ou des négligences qui causent du dommage ou de la souffrance aux personnes âgées, comme la violence, l’abus financier ou le manque…
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