L’ANESM a analysé pour la troisième fois depuis 2008 la mise en œuvre des pratiques de bientraitance en Ehpad[1]. Les résultats de cette étude témoignent des efforts entrepris par les établissements pour améliorer la qualité de vie des résidents. L’enquête permet également de définir les points à renforcer.
Amélioration des pratiques de bientraitance en Ehpad
La bientraitance en Ehpad est aujourd’hui une préoccupation majeure des autorités, mais aussi des responsables d’établissements eux-mêmes. En témoigne notamment le fort taux de réponses (77 %) au nouveau questionnaire d’évaluation des pratiques professionnelles concourant au renforcement de la bientraitance en Ehpad[1], dont les résultats ont récemment été publiés par l’ANESM.
Cette année, l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux a également interrogé 1 500 présidents des Conseils de la Vie Sociale (dispositif permettant aux résidents et à leur entourage de s’impliquer dans le fonctionnement de l’établissement).
Les présidents des CVS sont relativement satisfaits de la mise en œuvre des pratiques de bientraitance en Ehpad[1].
Ils estiment en effet que l’Ehpad[1] favorise toujours :
- la prévention de la maltraitance (les 3/4 d’entre eux sont de cet avis),
- le maintien de l’autonomie (2/3),
- l’implication des proches (3/4),
- le maintien des liens sociaux (2/3),
- la bonne qualité de vie (82 %),
- le respect des personnes (71 %).
En revanche, la moitié d’entre eux considèrent que les établissements ne favorisent pas toujours l’expression de la volonté des personnes, un point pourtant important pour la bientraitance en Ehpad[1].
Malgré cet avis mitigé, l’enquête met en avant une forte amélioration en 2015 des pratiques de recueil du consentement du nouveau résident à l’entrée en maison de retraite (72 % contre 50 % en 2010). Les établissements s’enquièrent également systématiquement des attentes des résidents (84 % contre 51 % en 2010) et des proches (79 % contre 48 %) lors de l’admission en Ehpad.
En revanche, seulement un tiers des établissements procèdent à une réévaluation du projet de vie individualisé de la personne âgée lorsque celle-ci en fait la demande (recul de 2 points depuis
Un meilleur accompagnement des résidents
- La mise en œuvre des pratiques de bientraitance est rendue possible par la formation du personnel. Les principaux thèmes des formations sont :
- la maladie d’Alzheimer[3] : 48 % de professionnels formés au cours des 3 dernières années,
- la fin de vie : 41 %,
- la dépression et les troubles psychiques : 29 %,
- l’identification des risques de dépendance : 23 %.
L’accompagnement de la fin de vie en Ehpad[1] fait partie intégrante des pratiques de bientraitance.
- Si le personnel soignant des maisons de retraite[2] est formé aux soins palliatifs, les établissements n’hésitent pas à faire aussi appel à des ressources extérieures :
- équipes mobiles de soins palliatifs,
- réseaux de soins palliatifs,
- hospitalisation à domicile,
- équipe mobile de gériatrie.
En revanche, si 93 % des résidents de chaque établissement sont pesés une fois par mois et seulement 2 % des résidents sont sujets à une escarre, les taux de chute restent élevés (43 % des résidents), de même que les hospitalisations d’urgence (66 %). En outre, les directives anticipées ont été recueillies par les Ehpad[1] pour seulement 28 % des résidents.
Engagés depuis déjà de nombreuses années dans des démarches de bientraitance, les Ehpad[1] font participer les présidents du CVS aux évaluations internes et externes et leur communiquent les résultats. Du reste, 89 % de leurs demandes bénéficient d’une réponse de l’établissement.
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