Si l’isolement des personnes âgées est souvent évoqué en termes de solitude et de risque accru de dépression[1], vieillir seul a aussi d’autres conséquences. Alors qu’un quinquagénaire sur cinq n’a jamais eu d’enfants et qu’une proportion importante de baby-boomers vieillissent seuls, la question de leur accompagnement au très grand âge se pose pleinement. Alors que la prise en charge de la dépendance[2] repose souvent sur l’intervention des aidants familiaux, de nombreux aînés ne pourront pas compter sur cette aide. Découvrez quelques stratégies pour anticiper le grand âge sereinement.
Vieillir sans aide : une prise en charge à préparer en amont
Aujourd’hui, le rôle des aidants familiaux fait l’objet d’une reconnaissance accrue. L’aide informelle des proches joue un rôle central dans la prise en charge des personnes âgées, surtout lorsque la perte d’autonomie s’installe. Les proches rendent visite, apportent leur aide pour des tâches administratives ou pour des gestes du quotidien que l’aîné ne peut plus réaliser. Dans certains cas, les enfants participent au financement de l’accueil en maison de retraite[3].
Mais qu’en est-il pour les personnes âgées qui n’ont pas ou plus d’enfants, surtout pour ces femmes veuves qui survivent à leur conjoint ? Avec un taux de divorce élevé même chez les seniors et un homme de 50 ans sur cinq qui n’a jamais eu d’enfants, le nombre de personnes qui atteignent le grand âge seules n’est pas négligeable.
Le soutien des proches est important dans la prise en charge d’une personne âgée, parce qu’il permet de diminuer le recours aux aides professionnelles. Il est également important sur le plan émotionnel. L’isolement des personnes âgées peut au contraire causer une dépression et avoir des effets délétères sur la santé au grand âge.
Sans enfants, il est nécessaire de planifier soigneusement sa prise en charge future. Il existe fort heureusement des stratégies pour assurer son propre bien-être au grand âge même sans le soutien des descendants.
Accepter la réalité d’une prise en charge sans l’aide des enfants
Les aidants familiaux sont en général issus de la famille au premier degré : 62 % des aidants sont les enfants, gendres ou belles-filles et 22 % un conjoint. Les autres membres de la famille interviennent dans la prise en charge de la personne âgée seulement dans 13 % des cas (infographie de l’Enquête Cap Retraite 2015 sur les aidants familiaux).
Aussi, même si vous avez de bonnes relations avec vos neveux, ne comptez pas sur eux pour assumer le rôle d’aidant familial. Prévoyez en amont une éventuelle perte d’autonomie et anticipez en organisant votre propre prise en charge sans compter sur la solidarité familiale : vos proches ont leurs propres parents âgés à aider.
Il peut être judicieux de contracter une assurance-dépendance en amont pour couvrir les dépenses liées à la perte d’autonomie en toute sérénité. Vous pouvez également prévoir à l’avance votre futur accueil en établissement, en choisissant par exemple une résidence-autonomie ou une résidence-services permettant de vivre dans un environnement sécurisé avec des professionnels. Ces derniers pourront suivre votre évolution et vous offrir une prise en charge adaptée pour stimuler vos capacités et prévenir la perte d’autonomie.
Organisez tous vos documents
Pour anticiper la prise en charge au grand âge, il est fortement recommandé de garder à portée de main tous les documents qui peuvent s’avérer nécessaire à l’avenir. Ces documents comprennent :
- un mandat de protection future : pour désigner la personne qui vous représentera en cas de perte d’autonomie vous empêchant de prendre soin de vos propres intérêts,
- votre contrat d’assurance-dépendance,
- vos directives anticipées, pour préciser votre volonté concernant la prise en charge en fin de vie[4].
- votre testament…
Vérifiez avec quel proche ou voisin vous pouvez partager certains documents susceptibles d’être nécessaires si vous devenez dépendant et avez besoin de l’intervention d’une personne extérieure.
Organisez votre quotidien et faites-vous des relations
Au-delà de la prise en charge de la perte d’autonomie, il est important d’organiser son quotidien pour prévenir l’isolement et la solitude.
À la retraite, sans votre activité professionnelle quotidienne, vous perdez une importante partie des interactions et relations sociales avec vos pairs. Réfléchissez comment les remplacer : la pratique religieuse et fréquentation de l’église ou du temple sont notamment une activité sociale bénéfique pour les personnes âgées isolées. De même que la fréquentation d’un club seniors, par exemple au CCAS.
Adopter ou poursuivre une activité physique vous permet non seulement de garder la forme, mais aussi de maintenir des liens sociaux.
Pour préparer votre prise en charge au grand âge, il est aussi important de choisir dans votre cercle de relations des personnes sur qui vous pourrez compter en cas d’urgence.
Anticiper sa prise en charge lorsqu’on est encore autonome et en bonne santé permet de prévenir les situations de crise. Ne remettez pas à demain, lorsque vous n’avez pas d’enfants pour le faire pour vous.
Si vous êtes un boomer sans enfants, avez-vous des conseils pour aider les autres seniors dans votre cas à préparer leur prise en charge future ? Partagez vos suggestions avec nos lecteurs dans les commentaires ci-dessous.
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[1] Dépression
La dépression est un état de tristesse profonde et prolongée, où une personne perd l’intérêt pour les activités et se sent épuisée, qui est très fréquent chez les seniors.
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[2] Dépendance
La dépendance de la personne âgée désigne le besoin d’aide pour réaliser les tâches de la vie quotidienne en raison de problèmes physiques ou mentaux.
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[3] Retraite
lhbb hhjh g fg fùlkjf f fjf lf fùljnf f f*pjrk f flf, f*kf*mlkf
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[4] Fin de vie
La fin de vie est la phase où une personne se prépare à la mort, avec un accompagnement pour soulager la douleur et offrir du confort.
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