Si chaque malade d’Alzheimer[1] réagit différemment à la dégénérescence progressive de son cerveau, les patients suivent néanmoins un parcours similaire passant par plusieurs étapes de déclin cognitif. Mieux connaître les stades de la maladie d’Alzheimer[1] vous permet de savoir à quoi vous attendre et d'adapter l’accompagnement de votre proche.

Définir la sévérité de la maladie d’Alzheimer pour mieux soigner

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurologique dégénérative. Les symptômes progressent donc au fil du temps et le besoin d’aide du patient évolue avec la gravité de la maladie. Les différents stades de la maladie d’Alzheimer[1] sont divisés de différentes façons par différents chercheurs.

On distingue souvent trois stades de démence :

  • déclin cognitif léger,
  • déclin modéré,
  • déclin sévère.

De nombreux médecins préfèrent utiliser un découpage plus granulaire : l’échelle de détérioration globale ou échelle de Reisberg. Elle définit sept stades de déclin des capacités du patient atteint de la maladie d’Alzheimer[1].

L’échelle de Reisberg permet aux professionnels de santé de déterminer plus précisément le traitement et la prise en charge les plus adaptés pour le malade d’Alzheimer[1] et ses aidants familiaux.

Les 7 stades de la maladie d’Alzheimer : symptômes et progression

L’échelle de détérioration globale, publiée par le psychiatre Barry Reisberg en 1982, est la plus souvent utilisée pour définir la sévérité du déclin cognitif d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1] ou de troubles apparentés.

 

DiagnosticStadeSymptômes
Pas de démenceStade 1 :

Pas de déclin cognitif

À ce stade, la personne n’éprouve pas de difficultés dans la vie quotidienne.

Elle ne présente aucun symptôme de la maladie d’Alzheimer : ni pertes de mémoire ni changements de comportement caractéristiques de la maladie.

 

Pas de démenceStade 2 :

Déclin cognitif très léger

Ce stade décrit les pertes de mémoire normales associées avec le vieillissement :

  • oublier des noms,
  • ne plus se souvenir où l’on a laissé ses clés.

Les aidants familiaux ne remarquent généralement pas ces très légers déficits cognitifs.

Ce stade s’inscrit dans l’échelle de Reisberg, même s’il ne s’agit pas encore de la maladie d’Alzheimer[1]. Ces symptômes précèdent néanmoins souvent un déclin cognitif plus important.

 

Pas de démenceStade 3 :

Déclin cognitif léger

Lorsque les pertes de mémoire et les troubles cognitifs deviennent plus fréquents et commencent à être remarqués par les aidants, la personne atteint ce qu’on appelle le stade du « déficit cognitif léger ».

Les symptômes souvent observés sont :

  • pertes de mémoire plus fréquentes,
  • légère difficulté à se concentrer,
  • baisse de performance,
  • difficulté à trouver les bons mots,
  • répétitions verbales,
  • tendance à s’égarer plus souvent.

Il s’agit d’une phase intermédiaire entre l’oubli bénin et la maladie d’Alzheimer[1].

Ce stade dure en moyenne sept ans jusqu’à l’apparition de la démence.

Stade légerStade 4 :

Déclin cognitif modéré

À ce point, la personne présente clairement des signes de déficit mental et cognitif, indiquant un début de démence ou de maladie d’Alzheimer[1].

Les symptômes mentionnés au stade 3 se renforcent :

  • déclin de la mémoire des événements récents,
  • difficultés à se concentrer,
  • difficultés à conduire ou à se rendre seul quelque part,
  • difficultés à gérer ses finances,
  • difficultés à accomplir précisément des tâches complexes.

Les aidants doivent faire attention aux signes d’alerte suivants :

À ce stade, le médecin peut détecter des problèmes cognitifs lors de l’examen du patient.

Durée moyenne : deux ans.

 

Stade modéréStade 5 :

Déclin cognitif relativement grave

À partir de ce stade de la maladie d’Alzheimer[1], le patient risque de ne plus être capable de s’acquitter normalement des tâches du quotidien.

  • il a ainsi besoin d’aide pour se laver, s’habiller, préparer les repas,
  • les problèmes de mémoire sont de plus en plus sérieux et touchent des aspects importants de la vie : le patient peut oublier son adresse, son numéro de téléphone, le jour ou l’endroit où il se trouve.

Durée moyenne : un an et demi.

 

Stade modéréStade 6 :

Déclin cognitif grave

Ce stade se caractérise par un besoin d’aide accru du patient atteint de la maladie d’Alzheimer[1], même pour effectuer des tâches simples du quotidien : s’habiller, manger, utiliser les toilettes et assurer son hygiène corporelle.

Autres symptômes :

  • troubles du sommeil,
  • incontinence,
  • plus grande difficulté à parler,
  • difficulté à compter jusqu’à 10 ou à finir une tâche,
  • changements de la personnalité : paranoïa, hallucinations, compulsions, anxiété, agitation…
  • oubli des noms des proches et très mauvaise mémoire des événements récents,
  • difficultés à reconnaître des proches.

Durée moyenne : deux ans et demi.

 

Stade avancéStade 7 :

Déclin cognitif très grave

À ce stade, le patient n’est pratiquement plus capable de parler ou de communiquer.

Il a besoin d’aide pour presque toutes les activités du quotidien.

Il perd souvent ses capacités psychomotrices, par exemple la marche.

Durée moyenne : deux ans et demi.

Si votre proche souffre de la maladie d’Alzheimer[1] ou d’une maladie apparentée, mieux connaître les différents stades de sa pathologie peut vous aider à mieux préparer sa prise en charge et à comprendre les changements qui s’opèrent en lui.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (14)

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  1. Sylvain Coucharriere

    Article très intéressant. Une petite remarque : Les stades sont très bien expliqués mais restent quand même un peu « vagues » dans le sens où j’aurais aimé plus de détails. Par exemple, je trouve que le stade 5 est relativement peu décrit en comparaison du 4 ou du 6. Par ailleurs, je m’interroge de soivoir s’il s’agit de la durée moyenne ou médiane (ce n’est pas la même chose) pour chaque stade. Cordialement

    Répondre
  2. louise.jabin

    ma grand mère maternelle est decede de la maladie d’alzemeir à 71ans.
    par la suite la fille du fil ainé l’a aussi developpé decede à 78 ans je viens d’apprendre qu’une autre cousine germaine l’a aussi.pour ma part j’ai eu mon mari atteint avec la meme chos e en plus la demence .je precise que france alzemeir m’a envoye à la balaçoire,j’ai du me debrouiller seule jusqu’au jour ou j’ai du le placer dans un hepad apparenté a mourroir.Alors je tiens à vous dire que je reste traumatise et chaque fois que l’on parle d’azemeir je me bouche les oreilles, car tout n’est que contre verites et espoirs illusoires. part pitie dite la verite.il n’y a aucun traitement et l’issue est fatale à plus ou moins longue échéance.voilà ce que je pense de ceux qui parlent.

    Répondre
    1. Monique BRUNON

      Je suis absolument d accord avec vous !!! En fait les soit disant endroits adaptés ne sont effectivement que des mouroirs et comme vous le dites très bien les familles n ont qu à bien se tenir. Pour ma part j ai 60 ans et c est mon adorable mari âgé de bientôt 64 ans qui est atteint de cette maladie, un véritable ouragan qui détruit tout sur son passage. Mon mari fait une forme foudroyante de la maladie d Alzeimer il est totalement dépendant il ne marche plus donc est tout le temps à la limite de l escarre au sacrum, il ne parle quasiment plus, on lui donne ses repas tout en mixée et eau gélifiée parce qu il fait des fausses route, évidemment il est incontinent, il a des hallucinations , bref la liste est longue et je suis effondrée de le voir ainsi. Il est en USLD où on est censé normalement avoir les soins plus élaborés qu en ehpad !! Mon dieu qu on ne me dise plus jamais que le personnel est formé et humain, mon mari est laissé seul 24h sur 24 dans sa chambre, il est mis au lit à 16h et le reste du temps attaché sur son fauteuil. Lorsqu il dort au moment du repas on le laisse et ça attend le prochain repas. Lorsque je suis auprès de lui il est affamé et littéralement assoiffé, hier j’ai demandé de l eau épaissie à une infirmière qui a refusé !! Qu on ne me dise pas non plus que c est à cause de manque de personnel et donc de temps parce-que depuis que je passe quatre après midi par semaine avec mon mari je peux vous dire que durant des heures les soignants papotent et boivent des cafés, à aucun moment l un d eux va passer du temps avec les résidents qui ne marchent plus et par conséquent ne sortent pas de leur chambre. Je ne sais pas encore combien de temps va durer le calvaire de mon mari mais je vous jure que si mon physique me le permettait je le reprendrais avec moi, je ne me remettrai jamais de cette torture de ne rien pouvoir faire pour lui. Croyez moi tous nous sommes loin très très loin des beaux discours que vous entendez et non cette maladie n a absolument rien de beau et accrochez vous parce-que le stade sévère est affreux, pour ma part je pense qu il me hantera à vie d ailleurs j’ai complètement oublié le goût de vivre, c’est trop dur bien trop dur de voir l homme que j ai rencontré à 17 ans, celui qui m’a tout donné souffrir et finir sa vie dans un véritable enfer

      Répondre
  3. Frederique DENNE

    avis de ta part MERCI

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