À l’occasion des Présidentielles 2017, Cap Retraite[1], le service d’aide à la recherche d’une maison de retraite[1], étudie dans son 4e observatoire, la situation de l’hôpital en France au regard du vieillissement de la population. Face aux enjeux d’une prise en charge qui devra s’adapter aux besoins d’un nombre exponentiel de personnes âgées, Cap Retraite[1] suggère des pistes de réflexion et présente les propositions avancées par les principaux candidats.
Hôpital et seniors : demande croissante et inégalités territoriales
Alors que la France vieillit fortement – le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus devrait dépasser 8,3 millions d’ici 2030 – la question de la prise en charge médicale des aînés devient plus pressante que jamais. Au regard des inégalités qui existent déjà entre les différents départements de l’Hexagone, l’hôpital sera bientôt confronté à un défi de taille : recentrer son activité sur la gériatrie[2].
En effet, d’après le nouvel Observatoire Cap Retraite[1], « L’hôpital face au vieillissement de la population française », le nombre d’hospitalisations de personnes âgées va augmenter de 42 % en quinze ans. De 3,6 millions en 2015 à 5 millions d’hospitalisations de personnes âgées de plus de 75 ans, en 2030. Une prise en charge à l’hôpital sur trois concernera alors des personnes âgées (contre 1/5 des hospitalisations aujourd’hui).
Les régions les plus vieillissantes seront en première ligne de ce recentrement de l’activité hospitalière autour de la prise en charge des aînés. Ce sont, du reste, les départements ruraux (Creuse, Lot et Cantal) qui enregistreront le plus d’hospitalisations de personnes âgées, alors que les zones urbanisées sont beaucoup moins concernées (Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise, Seine-et-Marne).
Aujourd’hui déjà, moins de 5 % des lits d’hôpital sont dédiés à l’accueil des personnes âgées. D’après Cap Retraite[1], pour assurer la qualité de la prise en charge des aînés, il sera nécessaire d’ajouter 102 178 places dédiées à la gériatrie[2] d’ici 2030.
Par ailleurs, pour assurer la qualité du parcours de santé des personnes âgées dans les années à venir, le nombre d’agents de la fonction publique hospitalière devra augmenter de 43 %. Près de 108 000 postes dédiés à la prise en charge des personnes âgées devront être créés. Il sera ainsi nécessaire de consacrer un budget de 13,4 milliards d’euros à ce poste de dépenses.
Pour en savoir plus sur les données de chaque région et département, consultez les fiches d’information en cliquant sur la carte de France de l’Observatoire.
Des pistes pour repenser la prise en charge des aînés
- Il ressort de l’Observatoire de Cap Retraite[1] que les défis sont nombreux et que des mesures doivent être prises pour adapter l’hôpital au vieillissement de la population.
Cap Retraite[1] a défini cinq grands axes nécessitant une attention particulière :
- réduire la désertification médicale pour permettre une bonne prise en charge dans tous les départements : coordonner le travail des différents acteurs, utiliser la télémédecine pour favoriser le recours à la médecine de ville ;
- accroître le nombre de lits d’hôpital et le personnel dans les services concernant les personnes âgées (urgences, Unités mobiles de gériatrie[2], SSR, USLD) ;
- rendre la filière gériatrique plus attirante pour les futurs professionnels du secteur médical et favoriser la formation des équipes soignantes de l’hôpital ;
- anticiper la perte d’autonomie : envisager la prise en charge dès la sortie à la retraite[1] ;
- améliorer l’accompagnement après une hospitalisation de la personne âgée : créer des places d’HAD, de SSIAD[4] et d’Ehpad.
Les propositions des principaux candidats aux Présidentiels 2017
- Même s’il ne reste plus que deux candidats en lice, il est intéressant de se pencher sur les pistes évoquées dans les principaux programmes électoraux.
- François Fillon :
- création de nouveaux établissements pour les personnes âgées,
- retour aux 39 heures à l’hôpital,
- simplification de la gestion pour les médecins.
- Benoît Hamon :
- investissement de 1 milliard d’euros dans la filière santé,
- instauration de maisons de santé pluridisciplinaires,
- augmentation du nombre de lits dans les maisons de retraite[1] médicalisées publiques.
- Marine Le Pen :
- possibilité de travail des médecins retraités dans les déserts médicaux,
- augmentation du personnel hospitalier et maintien de l’hôpital de proximité,
- création de plus de stages d’internat pour la gériatrie[2].
- Emmanuel Macron :
- création de maisons de santé pluridisciplinaires,
- décloisonnement des filières hospitalières publiques et privées,
- transfert de RTT entre personnels soignants.
- Jean-Luc Mélenchon :
- mise en place d’un service public de proximité,
- création de 10 000 lits par an dans les maisons de retraite médicalisées,
- réduction des tarifs pour les résidents.
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[1] Retraite
lhbb hhjh g fg fùlkjf f fjf lf fùljnf f f*pjrk f flf, f*kf*mlkf
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[2] Gériatrie
La gériatrie est une spécialité médicale qui se concentre sur la santé et les soins des personnes âgées.
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[3] USLD
L’Unité de Soins de Longue Durée (USLD) est est un type de service de soins destiné aux personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux constants et d’une assistance importante…
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[4] SSIAD
Le Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) un service qui fournit des soins infirmiers et de l’aide à domicile pour aider les personnes âgées ou malades à vivre chez…
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[5] EHPAD
Les EHPAD sont des établissements médicalisés qui accueillent des personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux réguliers et d’une aide dans leur vie quotidienne.
-
[6] EHPAD
c est pour voir si ca marche
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Je crains que toutes les questions qui se posent soient sans véritables réponses ! L’espérance de vie implique des budgets pharaoniques…Il est facile de promettre…sans tenir! Espérons une amélioration dans ce domaine (et dans bien d’autres) !
Il y a les malades à accompagner, il y a aussi les aidants qui eux ne peuvent même plus faire suivre leur santé. Les problèmes sont là et l’Etat fait semblant de les oublier en reposant le système sur les « aidants ». Croyez-vous sérieusement que sans un travail de recherches approfondies et chiffrées on puisse s’en sortir ? Et le problème est encore plus grave dans les déserts médicaux
Cela ressemble à une « non assistance à personnes en danger ».