Avec son livre « Histoire de l’oubli », Merril Block, jeune auteur américain, propose une vision à la fois fictive et réaliste de la maladie d’Alzheimer[2][1]. Un roman de fiction qui lie grande épopée familiale et intrigue policière. La malédiction d’une famille frappée d’une forme d’Alzheimer précoce « Histoire de l‘oubli », c’est avant tout l’histoire d’une famille dont tous les membres finissent par être frappés par une forme d’amnésie précoce qui, par ses symptômes, se rapproche de la maladie d’Alzheimer. Seth, un jeune adolescent privé de sa mère, elle aussi atteinte de cette forme de démence précoce, décide de faire la lumière sur son histoire familiale. Il découvre alors l’histoire d’une contrée anglaise où tous les habitants sont atteints de cette pathologie qui conduit inexorablement à l’oubli. Parmi eux, les ancêtres de Seth parviennent à échapper à la décision du roi d’Angleterre de supprimer tous les sujets de son royaume touchés par cette dégénérescence. L’histoire de Seth se mêle également avec celle d’Abel Haggard, vieillard bossu et crasseux qui vit tel un ermite dans l’attente de l’hypothétique retour de sa fille qui a fui une malédiction familiale. Cette rencontre que rien ne prédestinait entre ces deux êtres qui n’ont rien en commun permettra d’établir des destins croisés entre les descendants de la contrée anglaise frappée par une forme de la maladie d’Alzheimer dont est originaire la famille de Seth et les habitants d’un pays mystérieux, Isadora, dont les habitants n’ont pas de nom, ni de mémoire.
Le témoignage caché d’une histoire familiale Bien que l’ouvrage relève par certains aspects du fantastique, il apporte une vision personnelle de l’auteur sur la maladie d’Alzheimer et sur la crainte qu’elle provoque. Il s’agit aussi d’une véritable réflexion autour de la perte de mémoire familiale. L’auteur du livre ne cache pas que dans cet ouvrage, c’est une partie de son histoire personnelle qu’il relate. Ayant vécu, plus jeune, sous le même toit que sa grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, il fût témoin de la dégradation de son état de santé et dût en prendre soin. C’est pour surmonter ce drame personnel que Merril Block a écrit « Histoire de l’oubli » mais aussi pour se rappeler que cette maladie peut toucher tout le monde y compris sa propre mère ou lui-même.
Histoire de l’oubli de Stefan Merrill Block, traduit de l’américain par V. Malfoy Albin Michel, 350 p., 20 €
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