Pas moins de 17 associations caritatives sont suspectées d’abus de confiance et d’avoir détourné des fonds. Leur mode de fonctionnement et la redistribution des sommes collectées font actuellement l’objet d’une enquête qui risque de faire du tort aux causes défendues. Une escroquerie venue des Etats-Unis Le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire contre 17 associations caritatives aujourd’hui soupçonnées d’avoir détourné des millions d’euros. Plus que les organismes et leurs employés, ce sont les dirigeants de ces associations qui sont visés par l’enquête. La justice s’intéresse tout particulièrement au fonctionnement de ces organisations dont la plupart semblent calées sur le même modèle. Pour beaucoup d’entre elles, seules le nom et la cause soutenue changent. Ces associations seraient dirigées depuis les Etats-Unis et une majorité n’aurait qu’une adresse de domiciliation en France. Le parquet estime toutefois que les personnes ayant travaillé en France pour ces associations ont été de bonne foi et ont eu uniquement vocation à recueillir des dons pour celles-ci. Les employés qui ont accepté de répondre aux accusations défendent le bien fondé des actions de leurs associations sans pour autant pouvoir expliquer clairement que seuls peu de fonds soient effectivement reversés à la recherche. Un mode de fonctionnement trouble Les documents destinés à recueillir des fonds pour ces associations sont, en général, rédigés par des entreprises basées aux Etats-Unis puis envoyés en masse en France. Toutefois, les juges d’instruction n’ont pas encore réussi à déterminer la destination réelle des sommes récoltées par ces associations et ce depuis plusieurs années. Le montant de la fraude pourrait atteindre des sommes astronomiques. Ainsi, l’Association internationale pour la Recherche sur la Maladie d’Alzheimer (AIRMA) n’a reversé que 6,8% des sommes collectées depuis sa création en 2003 aux chercheurs travaillant sur la maladie. Le reste des fonds recueillis, au total 7,5 millions d’euros, aurait servi à payer une foule de prestataires chargés de la rédaction des courriers, de leur envoi, des services marketing ou comptables. Des associations de tous les secteurs sous procédure d’enquête Le parquet a fourni la liste des associations visées par l’enquête : Association Mère Teresa pour les enfants (Amte), Association pour la recherche sur le diabète (ARD), Association pour la recherche sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (ARDMLA), Association internationale pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer[2][1] (Airma), Ligue européenne contre la maladie d’Alzheimer (Lecma), Mission d’aide mondiale (MAM), Mission médicale internationale (MMI), Cancer et résilience (CER), Fonds de recherche et de soutien pour le cancer du sein (FRSCS), Doctors with a Mission (Dwam), Opération sauvetage enfants (OSE), Agir pour les enfants du monde (AEM), Village du monde pour enfants (VMPE), Pain et eau pour l’Afrique (PEA), Nourriture du monde (NDM), Hopegivers France, rebaptisée Lumière d’espoir, World assistance (WA).
Note de l’article (3 votes)
Cet article vous a-t-il été utile ?
Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.
Réagissez, posez une question…