On avait évoqué les résultats impressionnants de la métho Humanitude basée sur le toucher et le regard dans l’amélioration du bien-être et dans l’efficacité des soins sur les patients âgés. C’est maintenant aux modes de communication verbale de susciter l’intérêt, et notamment les effets d’un langage infantilisant sur les patients d’Alzheimer[2][1]. Explications. Les modalités de l’étude Selon une étude américaine présentée lors de la conférence internationale sur la maladie d’Alzheimer qui s’est déroulée à Chicago du 26 au 31 juillet, les patients atteints d’une maladie d’Alzheimer semblaient plus résistants aux soins lorsque le personnel soignant des maisons de repos médicalisées s’adressait à eux avec un langage infantilisant. Les chercheurs ont ainsi suivi 20 résidents atteints de démence, vivant dans une maison de repos médicalisée, les filmant au quotidien lorsque le personnel soignant les aide à se laver, s’habiller ou à faire toute autre activité de soins, et ce afin d’observer le langage utilisé par les soignants (normal, infantilisant ou silence) et le comportement des patients (coopératif, résistant ou neutre). Ils ont alors élaboré une échelle de résistance aux soins en fonction de la survenue, de la durée et de l’intensité des gestes des patients pendant les soins : saisir des objets, dire non, garder les bras ou les jambes raides, serrer les dents, pleurer, crier, saisir le bras du soignant, s’écarter du soignant, s’en détourner ou s’en éloigner dans une direction opposée, le pousser, donner des coups, menacer. Les résultats L’analyse des données montre que la probabilité de résistance aux soins est de 55% lorsque les soignants utilisent un langage infantilisant et de 36% lorsqu’ils ne parlent pas mais elle n’est que de 26% lorsqu’ils parlent normalement aux patients. Ces résultats montrent également que les patients atteints d’une maladie d’Alzheimer institutionnalisés ont un risque accru d’avoir un comportement agressif pendant les soins lorsque le personnel soignant leur parle comme s’ils étaient des enfants, par rapport à un langage normal adulte, ce qui suggère que la communication peut avoir un impact sur les patients et le déroulement des soins, concluent les chercheurs. Un enjeu de taille Des études interventionnelles sont à présent nécessaires pour vérifier qu’il est possible d’avoir une meilleure coopération des patients aux soins en continuant à leur parler normalement, avec un langage adulte respectueux, ajoutent-ils. Et l’enjeu est de taille. En effet, dans la maladie d’Alzheimer, les soins sont en général palliatifs et très peu curatifs puisque aucune méthode n’a encore fait ses preuves pour traiter cette maladie. Il en résulte que toute démarche qui améliorerait qualité des soins et la qualité de vie des patients est fortement appréciée et encouragée. Affaire à suivre…
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