La maladie d’Alzheimer à l’affiche sur le Grand Ecran

Dans « Les murs porteurs », à l’affiche mercredi 9 juillet, Cyril Gelblat met en scène l’histoire très émouvante d’une mère veuve atteinte de la maladie d’Alzheimer^[2][1] qui se coupe peu à peu de ses 2 enfants, joués par Charles Berling et Miou Miou. Frida, une ashkénaze de 75 ans, perd la mémoire et confond passé et présent. Elle se rend dans son ancien appartement parisien, demande à voir son mari décédé depuis quelques années. La nouvelle locataire, Manou, alerte les enfants de Frida : Judith, divorcée, qui a renoncé à sa carrière de médecin pour élever ses enfants, et Simon, journaliste et essayiste en vue, divorcé lui aussi et père d’une ado, Mélanie. Judith et Simon ne savent que faire devant le début d’Alzheimer de leur mère : Frida ne prend pas ses cachets et se laisse aller à mesure que les jours passent… Le retour dans cet appartement, carrefour de leurs existences, permettra à ces personnages de se trouver et de se retrouver. Cet appartement parisien, rue de Turenne, où la mère a vécu avec le père, où les enfants ont été élevés. Quelques décennies plus tard, alors que l’appartement est en location, il demeure au centre de cette famille. Frida s’y rend sans raison y retrouver son mari décédé. Le fils y a une aventure avec la nouvelle locataire. La fille refuse de le vendre. Les lieux comptent beaucoup pour les personnages déracinés de Cyril Gelblat, le réalisateur. Ils cristallisent ces souvenirs que Frida et son mari ne retrouvent plus, en Pologne. Cette famille juive déstructurée affronte la maladie pour les plus vieux, le passage à la cinquantaine pour les enfants et l’émancipation des petits-enfants. Le scénario étale sans bruit les bouleversements que chacun doit surmonter. Le casting, efficace, superpose trois générations de comédiens. Un film mettant en scène les difficultés des aidants familiaux face à la maladie d’Alzheimer, ainsi que l’importance de la mémoire dans les liens intergénérationnels et dans l’identité de chacun.